Fire social club
Projet de diplôme 2019-2020
Si cette spéculation d'imaginer une école du feu s’est imposée rapidement dans ce projet de diplôme, c’est parce avant toute chose, au coeur même de cette recherche, cette fiction provient d’un souhait. Celui de venir s’interroger sur la place du feu à Hautepierre, à travers la problématique sociale que rencontre la préfecture de Strasbourg, autour des débordements liés au feu et notamment ceux de la Saint-Sylvestre.
À première vue, cela peut sembler éloigné des préoccupations du design, mais ce projet fictif d'une école incarne en réalité une réflexion sur diverses thématiques sociales, en interrogeant le design : "Et s'il existait une école du feu à Hautepierre ?"
Cette école, le Fire Social Club est le lieu qui rassemble les jeunes de Hautepierre, et à travers ce lieu, cette nouvelle génération d’Hautepierrois prend le pouvoir de penser, d’imaginer, de rêver autrement leur territoire. Ce lieu ne possède pas le titre (ou nom) d’école, elle est tout autre. Il n’est pas question d’enseignement prédéfini où l’on suit un cursus, où l'on passe des niveaux chaque année. L'intérêt est d’apprendre à construire, à se construire, à fabriquer, à devenir acteur, à évoluer en communauté, tout en se fabriquant son propre soi.
Le phénomène du feu facine les plus petits comme les plus grands.
Quand est-il quand on peut apprendre en jouant avec lui ? Les rapports avec ce dernier changent-ils ?
De quelle manière, est-il donné aux jeunes de Hautepierre d’expérimenter, de découvrir le feu par eux-mêmes ?
C’est à partir de ces questionnements que le kit «Allumer le feu» a été imaginé, il est utilisé par les enfants dès leur plus jeune âge, dans le but d’apprendre à créer un feu de manière rudimentaire. Il prend la forme d’un jeu de cartes qui avec le temps et l’approfondissement des apprentissages se voit être augmenté par l’enfant lui-même.
Distribué aux élèves dès leurs premiers pas à l’école, il peut être utilisé comme un vrai outil pédagogique. À l’image de la boîte à outils « Allumer le feu » a de multiples intérêts, d’une part il permet l’apprentissage du feu par les matériaux ou les minéraux environnants, et implique de ce fait l’éveil à l’environnement. D’autre part, les cartes de jeu se multipliant au fil du temps en même temps que les outils, ce kit permet aussi de créer ses propres affinités avec le phénomène du feu.
Allumer le feu!
Dispositif pédagogique
Dans les arts du feu, le feu est l’élément permettant la construction d’objet en tout genre. Il est la condition nécessaire pour obtenir quelque chose de concret, de finialiser.
De quelle manière, ce feu au service de l’humain se matérialise au sein de cette fiction ?
Au Fire social club, même les moments en dehors des temps d’apprentissages sont des situations où les jeunes sont confrontés au feu.
Par exemple, grâce à la pratique de la céramique, les apprentis céramistes ont pu confectionner des contenants dédiés au temps du repas, afin de permettre à tous d’avoir un objet pour transporter son déjeuner.
Deux types de lunch box ont été conçus, elles sont toutes les deux composées de deux parties, une partie contenant alimentaire et une deuxième dite technique, servant à déposer des braises et ainsi garder son repas chaud.
Les braises sont à disposition des jeunes dans le grand feu commun, qui est allumé tout les matins par l’un.e d’eux.
Dans cette proposition de fiction nous observons la place du feu dans le cadre de la vie communautaire, comme les repas. Le feu vient alors alimenter aussi bien les pratiques éducatives au sein de ce non-lieu tout au long de la journée, mais aussi la vie éducative.
Attention c’est chaud !
Lunch box en grès blanc chamotté réalisé dans l’atelier de Clément Petibon à Strasbourg
Il n’est pas question d’avoir au sein de ce lieu une hiérarchisation des niveaux, que ça soit en fonction de l’âge ou des choix de formations.
L’apprentissage de compétences, de savoir-faire, reposent sur la valorisation des l’envies et des appétences des jeunes.
À travers cette réflexion, les designer graphique en option céramique ont trouvé une manière de refléter le temps passé dans le club.
Un peu comme un scout ou un médaillé sportif, les membres du club se retrouvent décorés d’une pièce en grès blanc après avoir acquis des aptitudes.
Marqueur d’identité, ces médailles sont propres à chacun, et au fil des missions accomplis, on peut autant obtenir un médaillon en tant que maître boulanger, puis artificier et pompier. L’ensemble forme une carte d’identité d’un.e jeune qui s’enrichit par les savoir-faire liés au feu.
Les médaillés
Série de médailles dans l’atelier de Clément Petibon à Strasbourg